Le musée Guerre et Paix

Inauguré en 2018, le Musée Guerre et Paix, porté par le Conseil Départemental des Ardennes à Novion-Porcien, plonge les visiteurs au cœur des grands conflits contemporains. À travers une collection impressionnante et une muséographie résolument moderne, le musée explore trois guerres majeures : la guerre franco-prussienne de 1870-1871, la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale.

Les quatre premiers espaces du musée nous transportent à la fin du XIXe siècle, du Second Empire à la guerre de 1870-1871, en passant par l’avènement de la IIIe République. À travers une multitude d'objets, de cartes et de documents d’époque, les visiteurs découvrent les enjeux géopolitiques qui secouent l’Europe, menant à la déclaration de guerre du 19 juillet 1870. C’est dans les Ardennes que le destin du conflit se joue, lors de la bataille de Sedan. Le 2 septembre, l’empereur Napoléon III, à la tête de 120 000 hommes, se retrouve encerclé par les troupes prussiennes et leurs alliés bavarois, wurtembergeois et badois, dont les équipements sont présentés tout au long du parcours. Après des combats féroces, notamment à Bazeilles, l’Armée française est contrainte de capituler. Une projection interactive sous forme de « wargame » vous permet de revivre les tactiques et de comprendre les causes de cette défaite écrasante.

Le 4 septembre, la nouvelle de la capture de l’empereur se répand à Paris, et la IIIe République est proclamée par Léon Gambetta et Jules Favre. Face à ce désastre, la jeune république choisit de poursuivre la guerre. Le pays, amputé d’un quart de son territoire et sans ressources humaines ni militaires suffisantes, peine à contenir l’avancée de l’ennemi. Pour renforcer les rangs, des soldats sont levés en urgence au sein des Gardes Nationales, créant de nouvelles armées. Leur équipement incomplet, comme le montrent les uniformes exposés dans cet espace consacré à la guerre de 1870-1871, pousse la France à acheter massivement des armes aux États-Unis et au Royaume-Uni pour continuer la lutte.

Entrée - Musée Guerre et Paix en Ardennes

Entrée - Musée Guerre et Paix en Ardennes

Galerie du temps - Musée Guerre et Paix en Ardennes

Les combats de Bazeilles

Malgré ces efforts, la IIIe République ne parvient pas à inverser le cours de la guerre. Le 18 janvier 1871, les Prussiens atteignent leur objectif : l’unification de l’Empire Allemand. Le gouvernement français, contraint, signe un armistice le 28 janvier 1871 et entame des négociations de paix avec l’Allemagne. Les conditions sont sévères : la France perd l’Alsace et la Moselle, et doit verser 5 milliards de francs-or, une somme colossale pour l’époque. Le traité de Francfort, signé le 10 mai 1871, met fin à six mois de guerre, laissant derrière lui 139 000 morts et 143 000 blessés en France. La mémoire de ce conflit suscite une profusion de représentations, que l’on retrouve dans les collections du Musée Guerre et Paix : peintures, images d’Épinal, objets « parlants » qui alimenteront les imaginaires tant des Français que des Allemands.

Avec plus de 60 000 objets, 150 uniformes et une vingtaine de véhicules et de matériels lourds, le Musée Guerre et Paix s’impose comme l’un des musées les plus complets en France sur ces périodes clés. Il mêle textes scientifiques, objets historiques et contenus adaptés aux plus jeunes, enrichis de maquettes d’un réalisme saisissant.

« Artilleurs aux aguets et au repos » Etienne BERNE BELLECOUR 1880 - Huile sur panneau

« Artilleurs aux aguets et au repos » Etienne BERNE BELLECOUR 1880 - Huile sur panneau

Casque à Chenille d’infanterie (Bavière)

L'Empereur Napoleon III, buste en biscuit de Sèvres

Garde nationale sédentaire de Lyon - Conseil Départemental des Ardennes, Collection Musée Guerre et Paix

« Le foudre de bière » Pantin articulé, caricature du soldat allemand, imagerie d’Epinal