Centre Sir John Monash - Mémorial National australien

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© Sir John Monash Centre

Inauguré en avril 2018, le Centre Sir John Monash raconte l'expérience des Australiens sur le front occidental pendant la Première Guerre mondiale. Près de 416.000 Australiens se sont engagés volontairement et plus de 295.000 hommes se sont battus sur le front occidental entre 1916 et 1918. Parmi eux, 132 000 ont été blessés et 46 000 ont perdu la vie.

Le Centre Sir John Monash, nommé en hommage au général australien de la Première Guerre mondiale, a été érigé sur le site d’une importante action australienne en 1918 : la bataille de Villers-Bretonneux. Le Centre est situé à l’arrière du Mémorial National australien et attenant au cimetière militaire de Villers-Bretonneux où reposent plus de 2 000 soldats du Commonwealth. Le Mémorial, inauguré en 1918, commémore près de 11 000 soldats australiens tués sur le front occidental en France et qui n’ont pas de sépulture connue.

Dès leur arrivée sur le site, les visiteurs sont invités à se connecter au réseau WiFi, à télécharger l’application SJMC sur leurs smartphones et à brancher leurs écouteurs. L’application SJMC, disponible en français, anglais, et allemand, agit comme un guide virtuel et personnel dans le cimetière militaire de Villers-Bretonneux, au Mémorial National australien, et dans le Centre Sir John Monash.

La technologie permet aux visiteurs de découvrir la vie et le sacrifice des soldats inhumés dans le cimetière ou commémorés sur le Mémorial. Un panorama à 360° est disponible depuis la tour du Mémorial pour explorer la vallée de la Somme et en apprendre plus sur son histoire.

Le Centre Sir John Monash raconte l’expérience des Australiens sur le front occidental pendant la Première Guerre mondiale de façon engageante et informative grâce aux toutes dernières technologies.

À l’intérieur du Centre, vous suivrez le parcours des Australiens qui ont servi pendant la guerre – de l’Australie d’avant-guerre, en passant par la bataille de la Somme en 1916, jusqu’à leurs plus grandes victoires en 1918. Le parcours se conclut par leur retour dans une Australie qui, malgré son éloignement du conflit, a été irrévocablement changée par la guerre. Les expériences des Australiens sont racontées à travers des lettres, journaux et images grandeur nature mais aussi grâce aux images d’archives et de reconstitution, aux animations, aux cartes et à l’environnement sonore.

Au cœur du Centre se trouve une expérience immersive. Intense, émotionnelle et éducative, elle vous plongera dans les batailles de Villers-Bretonneux et du Hamel.

La visite du Centre Sir John Monash est une expérience émouvante qui offre une meilleure compréhension de l’expérience australienne sur le front occidental, et de l’impact de la guerre sur cette jeune nation.

Cérémonies : Une cérémonie de l’Anzac Day est organisée dans la nuit du 24 au 25 avril au Mémorial National australien de Villers-Bretonneux, près de la ville d’Amiens.
Aux côtés des troupes britanniques et françaises, le Corps d’armée australien et néo-zélandais (ANZAC) a débarqué sur la péninsule de Gallipoli le 25 avril. Ce jour fatidique a marqué le début d’une campagne qui a duré huit mois et qui a fait des dizaines de milliers de victimes, dont plus de 8 000Australiens.
Un an plus tard, l’anniversaire du débarquement a été célébré en Australie, en Nouvelle-Zélande et par les troupes en Égypte, et le jour a été officiellement nommé « Anzac Day ».
En souvenir de ceux qui ont servi pendant la Grande Guerre, et dans les opérations de maintien de la paix, guerres et conflits plus récents, des cérémonies de l’Anzac Day sont organisées chaque année dans le monde entier.

Café et boutique : Vous pouvez déguster snacks, plats chauds et boissons au café du Centre. Une boutique vous propose livres et souvenirs du Centre Sir John Monash.

Accueil des cyclistes : parking à vélo en libre accès, cartes de balades à vélo et kit de réparation de crevaison disponibles sur demande.

 


 

 

 

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Infos pratiques

Adresse

Route de Villers-Bretonneux 80800
Fouilloy
03 60 62 01 40

Tarifs

Visite gratuite

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Tous les jours de 10h à 17h

Fermetures annuelles

Consultez le site web

Site Web : www.sjmc.gov.au
Courriel : info@sjmc.gov.au

Maurice Genevoix

1890-1980

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© Famille Genevoix

Maurice Genevoix par lui-même

 

Maurice Genevoix est né le 29 novembre 1890 à Decize (Nièvre), « petite ville en Loire assise ».

Ses lointains ancêtres, suisses et catholiques fervents, avaient trouvé refuge en France lorsqu’ils avaient fui la répression calviniste. De là leur nom de Genevois, le « x » limousin ayant plus tard remplacé le « s ». Son père, Gabriel Genevoix, fils et petit-fils de pharmaciens, lui-même agent d’affaire, s’installe peu après son mariage à Châteauneuf sur Loire. Il vient remplacer son beau-père, souffrant, qui dirigeait un négoce d’épicerie en gros.

« Ma mère avait vingt ans lorsque j’ai ouvert les yeux. C’est dans ses bras que j’ai valé, un an plus tard, jusqu’à Châteauneuf. Valer, cela veut dire, dans le langage de nos vieux mariniers, suivre le f il de l’eau, se confier au courant et, symboliquement, au destin. »

Châteauneuf le retiendra longtemps. Il y connaît avec son jeune frère René, né en 1893, les années heureuses et insouciantes d’une vraie enfance, avide et « toute entière offerte ». Elle modèle sa sensibilité naissante, lui apprend, jour après jour, « un monde éternellement vierge, merveilleux, inépuisablement fleurissant ».

« La vie allait, pour moi, au rythme de l’enfance qui fait de chaque journée comme une petite éternité. »

Ce « monde », c’est aussi celui de l’ »Asile », l’école maternelle où on le met à 22 mois. Puis celui de la « grande école », l’école communale où il porte la croix qui récompense les bons élèves, ce qui ne l’empêche pas d’être un enfant « fougueux ».

« Nous étions, à force de vitalité, infernaux. Lorsque, après la trêve de midi, je retournais à l’école, bien avant la rue du Mouton j’entendais par-dessus les toits voler la clameur de cent voix avant la mue. Et je me mettais à courir.

Tous « élèves », tous en tablier noir, tous solidaires, tous égaux devant les prophètes de la laïcité ; et néanmoins aussi divers que leurs parents citoyens ».

Il parlera souvent de sa vie familiale à Châteauneuf, de sa mère Camille, tendre et gaie, du « magasin » où il découvre les odeurs et les bruits de la vie, et des trois maisons où il vécut successivement.

« A mesure que s’éveillait ma personnalité d’enfant, ma façon propre de percevoir et de sentir, je me jetais avec avidité vers le monde qui m’était donné. Je découvrais la rue, les jardins, le petit peuple des ateliers et des boutiques, les bords du fleuve aussi, les quais pavés où les lourds anneaux d’amarrage s’endormaient sous l’herbe et la rouille, les bachots goudronnés des pêcheurs, le banc d’ablettes tournant avec les remous savonneux à l’arrière du bateau-lavoir. »

« Je tiens plus que jamais comme un grand privilège, d’avoir passé toute mon enfance dans une petite ville française d’avant 1914. »

Tout change pourtant lorsque, à 11 ans, il entre au lycée d’Orléans, à 20 kilomètres de là, comme pensionnaire et pour sept ans.

« Pour la première fois, je me voyais matriculé : numéro 4. On penserait à la vie militaire si l’on n’avait pas connu aussi, aux premières années de ce siècle, la vie d’un élève interne dans un lycée de préfecture française. Tout ce qu’évoque le mot « caserne », c’est là que je l’ai connu, à 10 ans, au lycée Pothier, rue Jeanne d’Arc, à Orléans : un juriste, une rue noble et froide, droite et « raide comme la justice », tirée d’un rigoureux cordeau entre la rue Royale et la cathédrale Sainte-Croix. »

Il a pour consolation le goût très vif de la camaraderie, son aptitude au dessin et le prodigieux trésor qu’est la lecture qui lui ouvre un autre univers. Jules Verne l’ennuie, il s’enthousiasme pour Sans famille d’Hector Malot, avant de se plonger dans London ou Kipling, Daudet, Dumas et surtout Balzac qui le laisse « proprement suffoqué. Quel ébranlement ! ». Et il n’a qu’une seule attente : le dimanche et les vacances, pour retrouver la liberté et la chaleur de la vie familiale.

Mais en 1903, à douze ans, il perd sa mère.

« Le 14 mars 1903, par un matin d’avant printemps d’une magnificence indicible, j’avais été, en pleine étude, appelé chez le proviseur. Il m’avait si j’ose ainsi dire, « préparé ». Gêné, certainement pitoyable, il avait peut-être hésité à m’asséner d’emblée le coup. Mais son regard, sa voix louvoyante m’avaient dès le premier instant jeté au fond d’un désespoir corrosif, celui de l’adolescent pantelant précipité vers le plus dur de tout.

Celui qui, venu l’été et les vacances, erre sans fin sur les bords de le Loire a retrouvé à Châteauneuf une maison sans lumière, un père accablé de chagrin qu’une tristesse de jour en jour plus lourde jette à des exigences qu’un garçon si près de l’enfance ne peut reconnaître et comprendre. L’âpre faim de liberté que l’Internat, sourdement, fait lever dans son subconscient le pousse à une intolérance que l’homme blessé ne tolère pas. Alors il fuit, décevant un appel qui refuse de s’exprimer. »

« Depuis…Il est certain ordre du monde, je le sais, je l’ai appris, qui n’a que faire de la mort d’une jeune femme, d’un enfant. Mais je sais bien aussi que ma révolte était chose d’homme, que mon refus, par delà cette tombe refermée, justifiait ma propre survie, mon consentement au monde, à la beauté des aubes et des soirs, à la pureté de l’air qu’on respire, aux enfants que j’aurais moi-même. Pendant combien d’année me suis-je éveillé, certaines nuits, le cœur bondissant de joie, les oreilles vibrantes encore au son d’une voix qui venait de m’appeler, les mains chaudes de l’étreinte qui les nouait aux mains maternelles ? Des larmes baignaient mon visage, douces celles-là, même après le réveil. Vieil homme que je devenu, j’ai retrouvé, j’ai gardé une mère jeune, rieuse et tendre ; c’est elle, aujourd’hui encore, après les épreuves des années, qui ranime au fond de mon cœur, l’invincible amour de la vie qui ne s’éteindra qu’avec moi. »

Maurice Genevoix est un élève brillant, et son père décide de lui faire poursuivre ses études. « Très tôt, vers treize ou quatorze ans, j’ai été tourmenté du besoin de m’exprimer, d’écrire. »

Il quitte Orléans pour rentrer en Khâgne au lycée Lakanal à Sceaux : « qui avait un parc où nous pouvions fumer la pipe et une famille de daims, comme nous, captifs dans un enclos ».

S’il ne recule pas devant le travail, il reste avide de liberté et volontiers frondeur, sautant par-dessus la grille du parc pour aller prendre, chaque matin, son café-crème au bar-tabac de Bourg la Reine.

Admis en 1911 à l’Ecole Normale Supérieure de le rue d’Ulm, il décide d’effectuer son service militaire avant d’entreprendre ses études de normalien. Il est affecté à Bordeaux au 144ème Régiment d’infanterie. Mais, contrairement à ce qu’on aurait pu croire, cette année de « servitude militaire » ne lui pèse pas.

« Tout compte fait, (…) par comparaison avec la servitude lycéenne, (elle) m’a laissé le souvenir d’une libération allègre, traversée d’épisodes comiques… »

Il évoque même avec enthousiasme son stage au bataillon de Joinville.

« Ces semaines-là, cette année-là ont été à coup sûr parmi les plus belles de ma vie. Exaltation, harmonie, défis à soi-même lancés, simple bonheur quotidien de découvrir, émerveillé, les ressources d’un corps toujours égal aux audaces de sa jeunesse. »

Rue d’Ulm, il est élève, de 1912 à 1914, de l’historien Ernest Lavisse, directeur de l’Ecole, qui, en 1916, préfacera son premier livre, Sous Verdun.

« L’école, avec ses libres rencontres, ses libres choix, son abondance, ses contrastes d’individu à individu, prolongeait sur un plan différent, les enchantements de ma prime jeunesse ».

« L’ironie, le refus d’être dupe, la virtuosité d’un esprit critique soumis à un entrainement assidu… Le meilleur que je doive à Normale, je le dois aux normaliens ».

Il le doit également à deux hommes : Paul Dupuy, le secrétaire général de l’Ecole, avec qui il entretiendra, trente ans durant, une correspondance presque quotidienne, et Lucien Herr, le Bibliothécaire, « qui savait tout et surtout donnait à chacun la clé dont il avait besoin ».

« Dupuy et Herr (…) demeurent à mes yeux les détenteurs et les exemples d’un humanisme trop oublié, ou méconnu, dont le déclin ou l’abandon n’honorent pas le temps où nous sommes ».

Il présente en 1913, pour son diplôme d’études supérieures, un mémoire remarqué sur le « Réalisme des romans de Maupassant », qui semble lui promettre une brillante carrière universitaire.

«Cacique» de promotion, je voyais s’ouvrir devant moi les avenues d’une carrière universitaire facile. Entre elles, au moins virtuellement, j’avais déjà orienté mon choix. Je ne me sentais pas fait pour le professorat des lycées. Si je me voyais des élèves, ils étaient proches de moi par l’âge. Si je me sentais le goût d’éveiller des curiosités, je voulais que ce fût hors de contrainte, sans souci de programmes imposés qu’il fallût « boucler » dans l’année. C’est pourquoi j’envisageais de me faire déléguer, dès la fin de mes années d’Ecole, auprès des universités étrangères ».

La guerre qui éclate ne lui laisse pas le temps de passer son agrégation. Mobilisé le 2 août 1914, il rejoint le 106ème Régiment d’infanterie, comme sous-lieutenant, à Châlons-sur-Marne. Il part, sans fleur au fusil, triste jusqu’au fond de l’âme, mais en même temps « curieux ; intensément, de toutes parts ouvert et réceptif, intéressé au point d’en oublier mon appréhension ou ma peur ».

Mais, en quelques semaines, « cette énorme mêlée qui restait monstrueusement à mesure d’homme » le jette dans un univers de sang, de douleur et d’horreur.

« Toujours tout : la pluie sur le dos blême d’un mort, les obus qui enterrent et déterrent, et qui tonnent, et glapissent avec ces étranges stridences, ignoblement ricanantes et gaies.

De plus en plus souvent, à mesure que croît notre fatigue, des images fiévreuses jaillissent avec les éclatements : sauter, tout le corps en lambeaux ; retomber sur le parapet, le dos crevé, comme Legallais ; n’avoir plus de tête, la tête arrachée d’un seul coup, comme celle de Grandin, comme celle de Ménasse, comme celle de Libron qui à roulé chez nous, lancée chez nous par l’entonnoir voisin dans son passe-montagne de laine brune ; éparpiller de motte en motte ces petites choses poisseuses qu’on pourrait ramasser en étendant la main et qui viennent d’où, et s’appelaient de quel nom ?Desoigne ? Duféal ? Ou Moline ?

Cela ne nous quitte plus guère ; on se sent le diaphragme serré, comme par une main presque immobile. Contre mon épaule, l’épaule de Bouaré se met à trembler, doucement, interminablement , et quelque part une plainte monte des entrailles de la terre, un gémissement régulier, une sorte de chantonnement très lent. Où est-ce ? Sui est-ce ? Il y a des ensevelis par là. On cherche ; cela distrait. »

Il participe à la bataille de la Marne et à la marche sur Verdun. Après quatre mois passés aux Eparges, son bataillon est envoyé à la «tranchée de Calonne », route forestière stratégique qui longe les Hauts de Meuse.C’est là que, le 25 avril 1915, il est touché par trois balles au bras et à la poitrine, qui lui sectionnent l’artère humérale. Il est évacué à l’hôpital de Verdun, puis à Vittel, Dijon et Bourges. Pour lui, la guerre est terminée. Après sept mois de soins, il est réformé à 70% d’invalidité.

Au mois d’août 1916, il retourne à Paris, pour assurer un service bénévole à la Fraternité franco-américaine ( Fatherless Children Association ) et, à l’invitation de Paul Dupuy, loge à l’Ecole Normale. Mais accueille avec révolte la proposition que lui fait le nouveau directeur de l’Ecole, Gustave Lanson, de reprendre ses études en vue de l’agrégation.

« Monsieur, nous avons beaucoup changé. Du tout au tout, en vérité. Morale, culture, justice, rien de ce qu’évoquait pour nous le mot de civilisation que nous n’ayons dû remettre en cause. »

Paul Dupuy l’encourage depuis plusieurs mois à écrire un livre à partir de ses souvenirs de guerres, qu’il avait consignés dans de petits carnets. Ce sera Sous Verdun, écrit en quelques semaines, et préfacé par Ernest Lavisse, paru en 1916 et largement censuré. Ce premier lire sera suivi de Nuits de guerre (1917), Au Seuil des Guitounes (1918), La Boue (1921), Les Eparges (1923). Tous ces volumes, unanimement loués, seront ensuite réunis sous le titre Ceux de 14.

Ces livres de guerre ont été écrits à Châteauneuf. Sur l’ordre des médecins – il venait d’avoir la grippe espagnole – il avait dû quitter Paris. Mais ce qui lui avait été prescrit était vite « devenu un libre choix ». A Châteauneuf, auprès de son père, il a retrouvé avec « ivresse » et ferveur les horizons de son enfance, où rien n’a changé en son absence. Après avoir été « écrivain de guerre », il sera donc aussi le peintre du pays de Loire, avec un premier roman, Rémi des Rauches (1922), le livre du retour à la vie et des retrouvailles avec le fleuve, sa terre de lumière. Il n’en est pas moins le prolongement de son œuvre de guerre.

« Rémi des Rauches est de 1922 ; Je l’ai écrit après La Boue et avant Les Eparges (…) Mais c’est encore, bien que la guerre n’y soit à aucun moment évoquée, ni même nommée, un livre de guerre ».

Mais le fleuve est en même temps apaisant, libérateur et il ne cessera désormais de le célébrer.

« C’était la Loire. Maîtresse de toutes les heures qui passent, miroir des clairs de lune et des nuits plaines d’étoiles, des brumes roses des matins d’avril, des nuages fins qui raient les couchants de septembre, des longues flèches de soleil dardées à travers les nuages de l’été, elle prenait ce soir-là qui passait, et d’instant en instant, au fil de ses eaux tranquilles, elle l’entraînait doucement dans la nuit ».

En 1925, à 35 ans, Maurice Genevoix publie Raboliot qui reçoit le prix Goncourt.

« Le beau livre ! Le beau livre, plein de parfums, de vigueur, d’humanité…Ce style simple et clair, lumineux, où s’affirment exacts les moindres détails, la couleur des fouilles, les nuances d’horizon ; l’extrême précision du coup d’œil, la comparaison juste et courte, en un mot cet admirable don descriptif…Aussi la belle unité de l’œuvre, car l’auteur y va droit d’un bout à l’autre à ce qu’il veut, à ce qu’il sent : la phrase souple et nerveuse à la fois, finie, moulée…Oui, c’est un grand livre. » écrit le jury qui vient de le couronner.

Pour l’écrire, il s’est installé, des semaines durant, sur un terrain de chasse acquis par son oncle « entre Sauldre et Beuvron ».

« Adossée à un bois de bouleaux, entourée de bassins d’alevinage, face au bel étang de Clousioux hanté de buses et de hérons, quel quartier général eût été plus propice que la maison du garde-chasse Trémeau aux projets que je méditais ? J’ai vécu là des jours, des nuits aussi dont pas une heure n’a pas passé à vide, n’a sonné le creux : une osmose entre la terre et moi, les près roucheux, les chênes ronds épars dans la brume légère du Beuvron, le jappement d’un renard sur une trace, le mugissement d’un héron butor dans le jonchère, l’éveil du jour, la première étoile, le saut d’une carpe, le vol planant d’une buse en chasse ».

De modèles de braconnier, il n’en avait pourtant pas rencontré. C’est le seul, ou avec des gardes-chasses, qu’il avait appris à secouer le « grelot », à promener la lanterne, à poser les collets. Homme libre, rétif à toute forme d’ « embrigadement », selon le mot qu’il emploiera souvent, il l’est jusqu’à préférer les rebelles et les révoltés. De Raboliot au grand cerf rouge de La Dernière Harde, toute son œuvre exalte la liberté considérée comme un bien naturel.

« L’instinct de liberté (…) toujours m’a guidé aux heures des choix comme un bon et sûr compagnon ».

En ces années 1925, 1926, 1927, le succès, loin d’éloigner Maurice Genevoix de sa terre natale, lui permet de jeter son ancre au bord de la Loire, dans une maison à son goût. Il la trouve un jour de 1927, au hasard d’une promenade à Saint-Denis-de-l’Hôtel, une petite maison paysanne, « abandonnée des hommes mais peuplée d’oiseaux et de plantes qui s’y épanouissaient en liberté ». Ce sont les Vernelles. « Je n’en ai point chassé les nids, ceux des rouges-queues sous les avancées du toit, ceux des merles dans la haie, ceux ces fauvettes babillardes dans les saules buissonneux du talus. C’est de là que pendant vingt ans, jour à jour, j’ai vu le ciel changer aux couleurs des saisons, écouté les cloches de Jargeau répondre à celles de Saint-Denis. C’est là que je reviens, chaque année, voir rougir les fraises des bois, jusqu’au temps où la coulemelle hausse son chapeau sous les acacias, où les feux d’herbes, fumant par la vallée, annoncent les vols des oiseaux migrateurs. »

Après le décès de son père, qui succombe à une brève pneumonie en juillet 1928, Maurice Genevoix décide de passer la fin de l’été aux Vernelles. Il y séjourne avec Angèle qui était au service de la famille depuis 1898. Dans leurs bagages, un chat qui goûte si fort les charmes des Vernelles qu’à leur retour à Châteauneuf, en septembre, il reprend le chemin de Saint-Denis-de-l’Hôtel. De cette anecdote domestique, Genevoix fera un roman, Rroû récemment réédité avec une préface d’Anne Wiasensky (1931). Cette œuvre, avec La Boîte à pêche (1926), marque le début d’une production particulière dans l’œuvre de Maurice Genevoix, celle des « romans-poèmes » comme Forêt voisine (1933), La Dernière Harde (1938), Routes de l’aventure (1959) et les Bestiaires (Tendre bestiaire et Bestiaire enchanté en 1969, Bestiaire sans oubli en 1971), écrits en grande partie aux Vernelles.

Au début de l’année 1939, deux mois après la mort de sa première femme, il quitte les Vernelles pour un voyage de plusieurs mois au Canada, où il doit donner une série de conférences. Il y restera jusqu’à la veille de la guerre. L’amoureux des bords de Loire ne recherche pas dans ce voyage un dépaysement, mais au contraire, « une consonance à soi-même ». De retour en France, il publiera ses notes de voyage (Canada, 1943) et consacrera à ce pays plusieurs ouvrages : d’abord un recueil de nouvelles, Laframboise et Bellehumeur (1942), puis un roman, Eva Charlebois (1944). Le Canada sera encore présent dans Les Routes de l’Aventure (1959) et au fil de contes pour enfants, L’hirondelle qui fit le printemps (1941) et l’Ecureuil du Bois-Bourru (1947).

« De tous les pays où j’ai porté mes pas de voyageur, c’est le Canada qui m’a le plus séduit et retenu (…) Il me proposait des thèmes qui s’harmonisaient comme d’eux-mêmes à mon univers intérieur ».

En 1940 il quitte Les Vernelles pour la zone libre et s’installe pour deux ans dans un village de l’Aveyron. Il y écrit La Motte rouge (1946), un roman terrible sur l’intolérance et les Guerres de Religion, qui ne peut être lu sans la clé que constitue l’Occupation, comme en témoigne l’épigraphe : « C’était un temps fort calamiteux et misérable ».

Il y rédige aussi un « journal des temps humiliés », disparu dans la tourmente et retrouvé beaucoup plus tard. Il y rencontre sa seconde femme, Suzanne Neyrolles, veuve elle aussi et mère d’une petite fille, Françoise.

Après l’invasion de la zone sud par les Allemands, tous trois regagnent Les Vernelles. Mais la propriété a été pillée et saccagée. Il songe à la vendre mais Suzanne Genevoix s’emploie alors à lui rendre son visage et son âme. Leur fille Sylvie y naît le 17 mai 1944.

« Elle riait, levait les yeux vers moi, me prenait à témoin de sa joie, toute consentement au monde, à ses merveilles, à leur afflux miraculeux. Qu’est l’amour s’il ne partage, s’il n’accepte ce qu’il reçoit du même mouvement qu’il offre et donne ? »

La guerre terminée, il reprend ses voyages et ses cycles de conférences qui le mènent cette fois en Europe, aux Etats-Unis, au Mexique et en Afrique (Tunisie, Algérie, Maroc, Sénégal, Mauritanie, Guinée, Nigéria). Après le Canada, l’Afrique stimule son imagination créatrice. Afrique blanche-Afrique noire, ouvrage d’impressions de voyage, paraît en 1949 et le roman, Fatou Cissé, lui aussi inspiré par l’Afrique, en 1954.

Il se montre attentif aux problèmes de tous ordres rencontrés par ces pays, avec leurs aspects politiques. Mais pour lui, voyager permet surtout de découvrir des paysages et des coutumes dans leur diversité et au-delà, reconnaître des manières de vivre, d’être, de penser qu’il qualifie d’universelles.

« J’ai approché d’autres cultures, perçu leur chaleur véritable et senti s’émouvoir en moi le sentiment de fraternité humaine qu’y avaient éveillé mes passages parmi des hommes vrais. »

Elu en 1946 à l’Académie Française au fauteuil de Joseph de Pesquidoux, il y a été reçu le 13 novembre 1947 par André Chaumeix.

« L’on n’entre ici jamais seul…Pour les hommes de mon âge il est parmi ces disparus des ombres qui ont gardé et garderont à jamais le visage de la jeunesse. De ces jeunes morts de la guerre, notre jeunesse à nous et notre âge mûr ont été douloureusement privés… »

« Je tiens pour un émouvant privilège la chance qui a été la mienne d’avoir pu rencontrer librement, tout au long d’un tiers de siècle, des hommes aussi pleinement et diversement hommes que la plupart de mes confrères. J’a admiré beaucoup d’entre eux, je les ai respectés tous et j’ai noué avec quelques uns des amitiés qui sont une des fiertés de ma vie. »

En octobre 1958, il en devient le Secrétaire perpétuel. Il dépoussière la vénérable institution, la dote de grand prix littéraires, s’emploie à rendre possible l’élection de Paul Morand, Julien Green, Montherlant, etc…

Il veille aussi à ce que l’Académie soit partie prenante de tous les organismes chargés de la défense du français. Sous son impulsion, elle affirme sa présence et sa compétence au sein du Haut Comité de la langue française, créé en 1966, et du Conseil international de la langue française.

Il retrouvera aussi souvent que possible Les Vernelles pour « les jours de (son) travail personnel », mais doit désormais se limiter à des œuvres plus courtes. Des contes et récits pour enfants, avec notamment Le Roman de Renard (1958) qui, par jeu, fait « les bestes parler » mais qui, sous la métaphore littéraire, est encore un hymne à la liberté.

« La lutte est dure et sans fin à qui veut, dans le siècle, sauvegarder sa liberté ».

Paraissent aussi plusieurs écrits autobiographiques : Au Cadran de mon clocher (1960) et Jeux de Glaces (1961). Il retrouve également « les mythes qui animent (sa) création » : le fleuve, avec La Loire, Agnès et les garçons, un roman qu’il évoque comme une transposition, dans l’adolescence, du Jardin dans l’île, écrit bien avant, en 1936 ; la forêt, avec La Forêt perdue (1967).

La Mort de près (1972) renoue enfin avec les souvenirs de guerre.

« Les circonstances, autour de ma vingt-cinquième années, ont voulu que j’eusse de la mort, par trois fois, une expérience réellement vécue. C’est très exactement dire : vivre sa propre mort, et survivre. Ce souvenir m’a suivi constamment, comme une trame enlacée à la chaîne de mes jours.

J’ajoute tout de suite qu’il m’a aidé, qu’il m’aide encore, que je le sais, que j’en suis sûr et que cette certitude détermine ma tentative actuelle : relater pour transmettre, comme le dépositaire d’un message qui devrait être bienfaisant. »

Dans le cadre d’une émission de France Culture, il consacre aux animaux une série de chroniques qui sera à l’origine de la publication du recueil Tendre Bestiaire (1968), bientôt complété par Le Bestiaire enchanté (1969) et le Bestiaire sans oubli (1971).

Mais le travail lié à sa fonction pèse trop lourdement sur sa liberté. En 1974, il fait ce qu’aucun Secrétaire perpétuel n’avait fait avant lui : il démissionne.

Le 9 octobre 197, Joseph Kessel lui écrit : « J’ai appris avec beaucoup de retard ta décision. Je sais… Je sais… Tu as bien fait. Tu nous as assez donnée et assez longtemps. Et je suis heureux pour toi de ta liberté. Mais égoïstement, le coup est dur. Tu étais le lien, l’élément d’amitié. Tu humanisais merveilleusement la fonction… »

Maurice Genevoix racontera les plaisirs, les obligations et parfois les déceptions de sa charge dans un petit ouvrage intitulé La Perpétuité (1974).

« L’Académie, multiséculaire, n’en est pas à un perpétuel près. Elle a les siècles pour elle. Elle est sage et magnanime. Elle ne m’en voudra pas, écrivain que je suis et soucieux comme nous tous, même ceux qui prétendent le contraire, de laisser l’ombre d’un sillage sur l’océan du temps sans rives, d’avoir changé de perpétuité. »

Il revient aux Vernelles, là où, « jour à jour », quels qu’aient été ses chemins, tout l’a toujours ramené.

« C’est ma maison, mon jardin, mon pays, tous les horizons de ma vie. »

Il y écrit Un jour (1976), le roman auquel il pensait depuis longtemps, qui est aussi un écrit philosophique : « Celui d’un jour entre les jours, pareil à hier, à demain, où passent l’amour et la mort, la guerre, le dévouement et l’amitié, la tempête et l’embellie, étrange « histoire de fous » peut être, qui nous emporte sur l’infinie planète où nous sommes, mais où la beauté des choses n’est ce qu’elle est que si elle est divine, sous un ciel dont l’immensité soulève l’invincible espérance des hommes .»

Ce livre, qui connaît un grand succès, lui permet de retrouver ses fidèles lecteurs. Il est suivi de Lorelei (1978), le roman des affrontements de l’adolescence, où un jeune Allemand et un jeune Français, avec leur tempérament si différent, sont partagés entre la haine et l’amitié.

Son dernier ouvrage, Trente Mille Jours (1980), trente mille jours de souvenirs depuis son enfance à Châteauneuf, vient consacrer une notoriété encore accrue par le relais de la télévision. Le grand public redécouvre le conteur, le flâneur de Loire, l’écologiste passionné avant même que le terme existe, l’amoureux du langage au parler si pur, témoin de son siècle et ardent défenseur de son patrimoine. Il se laisse séduire par son charme, sa culture sans pédantisme, son attention aux autres, sa capacité à saisir l’humain dans chaque homme.

« La vie allait, une vie d’homme parmi les hommes avec son lot de chagrins et de joies ; et toujours, d’une année à l’autre, engagée. Je suis de ceux qui n’ont jamais été tentés, sauf pendant mes mois au front (…), de tenir leur journal intime. A quoi bon, s’il n’est pas une page de ce qu’ils écrivent et publient où ils ne soient tout entiers – je viens de le dire – engagés ? D’abord appel à peine audible, tentation que l’inquiétude assiège, c’est une force intérieure peu à peu révélée qui, par une suite d’enchainements fatals, fait peu à peu d’une vocation une manière que l’on a de vivre, ou de la vie une vocation. C’est bien ainsi que j’ai vécu, ainsi que j’ai toujours écrit. »

Il avait encore des projets, celui d’un recueil de « nouvelles espagnoles », celui aussi d’un « livre possible », qui traiterait à nouveau de « l’enfance et de l’initiation ». Mais il meurt brusquement en Espagne, à Javea, pendant ses vacances, le 8 septembre 1980. Il allait avoir 90 ans.

« Heureusement, la mémoire trie. Elle sait les morts auxquels elle s’appuie, elle vit d’eux comme des autres vivants. Il n’y a pas de mort. Je peux fermer les yeux, j’aurai mon paradis dans les cœurs qui se souviendront »

The CWGC Experience

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>> Venez découvrir les coulisses du travail de la Commonwealth War Graves Commission (CWGC), qui honore la mémoire des soldats tombés au cours des deux guerres mondiales partout dans le monde.

La Commonwealth War Graves Commission a plus de 100 ans. Aujourd’hui, les visiteurs peuvent découvrir les coulisses du travail nécessaire à la commémoration des 1.7 millions de victimes issues du Commonwealth tombées lors des deux conflits mondiaux.

The CWGC Experience est un nouveau centre de visiteurs unique qui met en lumière le travail d’une organisation remarquable au cœur du souvenir des victimes de guerre.

Notre audioguide gratuit vous accompagnera à travers chaque aspect du travail que nous faisons : de comment nous exhumons et réinhumons toujours des dépouilles de soldats aujourd’hui, au travail des artisans qualifiés qui entretiennent les monuments et mémoriaux parmi les plus impressionnants dans le monde. La visite de The CWGC Experience est indispensable pour compléter toute visite des champs de bataille du front ouest.

Sources : ©The CWGC Experience
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Infos pratiques

Adresse

5-7 rue Angèle Richard - 62217
Beaurains
03 21 21 52 75

Tarifs

- Gratuité - Tarif réservation parking pour véhicules de plus de 12 places : 20€ / plus de 20 places : 50€

Horaires d'ouverture hebdomadaires

9H – 16H

Fermetures annuelles

Décembre et Janvier

Site Web : www.cwgc.org

Le tourisme de mémoire en Ile-de-France

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Musée des Troupes de montagne

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Depuis 1888, les troupes de montagne participent aux opérations militaires françaises.

Le musée des troupes de montagne a été conçu pour raconter l’histoire hors du commun de ce corps de l’Armée de terre spécialisé dans le combat en montagne. Créé en 1988 dans l’hôtel du gouverneur à Grenoble, il fait partie des 15 musées de l’Armée de terre. Il est déplacé en 2009 dans les fortifications de la Bastille. Surplombant la ville, il est accessible par la route ou par le téléphérique, également appelé bulles.

Lors de votre visite, vous pourrez déambuler dans le musée et découvrir toutes une série d’objets en lien avec ces soldats montagnards : uniformes, armes, objets sportifs, matériels de transmission, insignes, ouvrages et iconographie. Grâce à un audio guide multilingue, vous prendrez également connaissance de l’histoire fabuleuse d’hier à aujourd’hui de ce corps d’armée qui a pris part à de nombreuses opérations militaires. Tranchées de la Première Guerre mondiale, contribution à la résistance, participation à la guerre d’Algérie, opérations au Liban et en Afghanistan, autant de scènes représentatives de l’action des troupes de montagnes. Vous repartirez admiratif de l’esprit, de l’engagement et des valeurs exceptionnelles de ce corps d’armée.

Ce musée vous accueille toute l’année sauf au mois de janvier.

A proximité, un mémorial évoque le souvenir de ces spécialistes montagnards tombés pour la France depuis la création de ces unités. 

 

Sources : ©Musée des Troupes de montagne
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Infos pratiques

Adresse

Site de la Bastille 38000
Grenoble
04 76 00 93 41

Tarifs

Plein tarif : 3 €. Tarif réduit : 1,50 € (étudiants, + 65 ans, chômeurs, familles nombreuses, enseignants). Gratuité : pour les scolaires, – 18 ans, personnes à mobilité réduite et militaires. Tarif réduit et gratuité appliqués sur présentation d’un justificatif.

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Du Mardi au Dimanche de 11h (en hiver) 9h30 (à compter de mai jusqu’à octobre) jusqu’à 18h00

Fermetures annuelles

Janvier

Musée Mémorial pour la Paix – Le Militarial - Boissezon

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Un triptyque : Mémoire, Patrimoine, Pédagogie

A 10 minutes de Castres et de Mazamet, dans le charmant village de Boissezon, se trouve Le Musée Mémorial pour la Paix. Situé dans un ancien fort du XIe siècle, ce musée est dédié aux conflits du 20ème siècle et principalement les 1ères et 2èmes guerres mondiales.

Dans les 6 salles d’exposition, grâce aux 5000 objets exposés, le visiteur pourra découvrir les conditions de vie des combattants mais aussi des populations civiles durant ces conflits.

Le Musée Mémorial pour la Paix de Boissezon est un lieu de mémoire, de sauvegarde du patrimoine mais aussi un outil pédagogique pour préserver la Paix ce bien si fragile.

On peut venir en groupe (sorties d’associations), en famille, ou dans un cadre scolaire (du primaire au lycée et université).

A voir aux alentours :

  • Nombreux ateliers d’artistes dans le village
  • Massif du Sidobre
  • Visite de Castres et Mazamet
  • Nombreux chemins de randonnées
Sources : ©Musée Mémorial pour la Paix – Le Militarial - Boissezon

 

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Infos pratiques

Adresse

La Bastide du Fort - 81490
Boissezon
05 63 50 86 30

Tarifs

Adultes 5 euros / Enfants de 12 à 18 ans 3 euros / Enfants de moins de 12 ans gratuit / Groupes (10 personnes) : 3 euros

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Horaires d'été du 15 juin au 15 septembre : tous les jours, sauf le mardi,10h-12h et 14h-18h / Horaires d'hiver du 16 septembre au 15 décembre et du 15 février au 14 juin : dimanche et jours fériés de 14h00 à 18h00. Ouvert sur rendez-vous pour les groupes

Fermetures annuelles

du 16 décembre au 14 février

Musée de l’Hydraviation

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Situé sur le lieu mythique de l'ancienne base Latécoère à Biscarrosse, le Musée de l’Hydraviation retrace l'histoire de l'hydravion. Des vols transatlantiques vers New-York et Fort-de-France à la lutte contre les incendies, vous découvrez l’univers de ces paquebots des airs d’hier et d’aujourd’hui !

Un véritable voyage dans le temps sur 1250 m², au cœur notamment de bâtiments autrefois occupés par les ouvriers de l’hydrobase landaise au début du XXe siècle.

Notre musée aéronautique présente, dans le cadre de ses expositions temporaires et permanentes, des hydravions restaurés, des uniformes, des souvenirs de pilotes célèbres, des reproductions, des photographies, des moteurs, des hélices, des pièces d’archives, des carnets de vol, des trophées, des combinaisons, des tableaux de peintres de l’Air et de la Marine… Des supports variés qui vous invitent à vivre une expérience unique sur les traces des grands noms : Latécoère, Saint-Exupéry, Mermoz, Guillaumet et bien d’autres.

Pour préparer votre visite individuelle, vous pouvez vous appuyer sur nos fiches d’aide à la visite et livrets jeune public, qui illustrent avec détails l’importance de ces prestigieux paquebots des airs, au XXe siècle comme aujourd’hui encore. Le musée de l'Hydraviation propose aux groupes une visite commentée de l’exposition temporaire et de l’exposition permanente du musée.

Les visites de groupe sont disponibles pour un groupe de 10 personnes mimimum et n'excédant pas 25 personnes, à des tarifs préférentiels. La réservation est obligatoire 1 mois minimum avant la date souhaitée pour toute visite en groupe, avec ou sans guide médiateur. Nous acceptons les groupes de 10 personnes minimum et n'excédant pas 25 personnes. N’hésitez pas à nous solliciter pour vérifier les mesures sanitaires en vigueur.

Vous êtes un individuel et vous souhaitez suivre une visite du Musée de l'Hydraviation, ou un groupe de moins de 10 personnes ? Des visites commentées, d'environ 1h30 et en français uniquement, sont proposées pour les visiteurs individuels du mois de juin au mois de septembre, sous réserve de la disponibilité. 

Nous avons développé une application numérique pour smartphone et tablette. Elle vous permet de faire la visite du Musée directement sur vos appareils ! Que vous soyez chez vous, ou bien dans les différents espaces du musée, cette application vous permet de découvrir l'histoire de l'hydraviation en quelques minutes. Il vous suffit de télécharger l'application Biscarrosse Visite Musée, puis de vous laisser guider par cette expérience interactive unique !

Le site est accessible aux personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap.

 


 

 

Sources : ©Musée de l’Hydraviation
 
Office de tourisme : 55 Place G. Dufau - BP 10001 - 40602 Biscarrosse Cedex - Tel 05.58.78.20.96
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Infos pratiques

Adresse

332, rue Louis Breguet 40600
Biscarrosse
05 58 78 00 65

Tarifs

Tarif plein : 10 euros / Tarif jeune (6-18 ans) : 3.50 euros / Tarif famille : 27 euros / Gratuit pour les moins de 6 ans / Tarifs réduits : de 5 à 7,50 euros selon situation

Horaires d'ouverture hebdomadaires

Septembre − Juin : du mardi au dimanche de 14:00 - 18:00 | fermé les lundis / Juillet − Août : 7j/7 de 10:00 - 19:00 / Jours fériés : nous contacter

Fermetures annuelles

Janvier : fermé tout le mois

Reporters de guerre

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Le tourisme de mémoire en Auvergne-Rhône-Alpes (CM n° 263)

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Raoul Villain

1885-1936

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Fiche anthropométrique. © Préfecture de Police

 

Né à Reims le 19 septembre 1885 et mort fusillé à Ibiza le 17 septembre 1936, il est l’assassin de Jean Jaurès, le 31 juillet 1914, à la veille du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Il avait été acquitté lors de son procès en 1919.

Étudiant nationaliste

Raoul Villain est le fils de Louis Marie Gustave Villain, greffier en chef au tribunal civil de Reims, et de Marie-Adèle Collery, atteinte d'aliénation mentale en 1887 et internée à l'asile de Châlons-sur-Marne. Sa grand mère paternelle, Émélie Alba, a elle aussi manifesté des troubles cérébraux. C'est durant l'enterrement de cette dernière, devant sa tombe, qu'il déclara : « il y a des gens qui font le jeu de l’Allemagne et qui méritent la mort ! », peu avant d'assassiner Jaurès. Il a un frère aîné, Marcel Villain, commis-greffier, lieutenant aviateur et officier de la Légion d'honneur, notamment pour ses faits d'armes durant la Première Guerre mondiale.

Élève des Jésuites, au collège du faubourg Cérès, puis au lycée dans sa ville natale, Raoul Villain n'achève pas sa première. En octobre 1905, il s'inscrit à l'École nationale d'agriculture de Rennes, où il contracte en novembre 1905 la typhoïde, dont il manque de mourir. Sa fiche de police fait apparaître que, « avant son service militaire considéré comme un jeune homme très sérieux, très doux, bien éduqué », il « n'avait aucune mauvaise fréquentation, n'allait ni au café, ni aux spectacles ».

En novembre 1906, il est incorporé au 94e régiment d'infanterie à Bar-le-Duc, mais est réformé en 1907. En juin 1909, il sort diplômé de l’école de Rennes classé 18e sur 44. Il travaille six semaines dans l'agriculture dans l'arrondissement de Rethel, puis revient à Reims chez son père. En septembre 1911, il va en Alsace. D'octobre 1911 au 29 juin 1912, il est surveillant suppléant au collège Stanislas, autorisé à préparer le baccalauréat. Son professeur de rhétorique, l'abbé Charles, dit de lui qu'« il semblait malheureux de vivre. Dans ses compositions il manquait de profondeur, de logique et d'esprit de suite. J'exprimais un jour mes craintes devant les menaces de guerre. Villain m'écoutait. Il répondit « les ennemis du dehors ne sont pas les plus redoutables ». Doux et poli avec tout le monde, il ne se lie cependant avec personne et se fait congédier en raison de son manque d'autorité. En 1912, il séjourne en Angleterre, six semaines à Londres et une dizaine de jours à Loughton, où il retourne en 1913. Il demeure chez Mrs Annie Francis, qui l’a décrit, selon The Observer, le 6 juin 1915, comme « un homme doux et très gentil ». En mars et avril 1913, il se rend également en Grèce à Athènes et à Ephèse. En juin 1914, il s'inscrit à l’École du Louvre pour y étudier l'archéologie. Selon sa fiche de police, « depuis sept ans, le père ne parle de son fils Raoul qu'avec tristesse. Celui-ci est devenu exalté, instable, atteint de mysticisme religieux ». Il ne venait plus que deux fois par an à Reims et « ne donnait aucun détail sur son genre de vie à Paris où il vivait seul depuis quatre ans ».

Membre du Sillon, le mouvement chrétien social de Marc Sangnier, jusqu'à sa condamnation par Pie X en 1910, puis adhérent de la « Ligue des jeunes amis de l'Alsace-Lorraine », groupement d'étudiants ultra-nationalistes d'extrême droite où il joue un rôle effacé, il reproche à Jaurès de s'être opposé à la loi sur le service militaire de trois ans.

Assassinat de Jean Jaurès

Raoul Villain se met peu à peu en tête de tuer Jaurès. Il achète un revolver et commence à traquer le chef socialiste, griffonnant des notes incohérentes sur ses habitudes dans son portefeuille.

Le vendredi 31 juillet 1914 à 21 h 40, Jaurès soupe avec ses collaborateurs, assis sur une banquette le dos tourné vers une fenêtre ouverte au Café du Croissant, 146 rue Montmartre à Paris (2e arrondissement). Raoul Villain tire violemment le rideau, lève son poing armé d'un révolver, et tire deux fois. Une balle atteint à la tête le tribun socialiste, qui s'affaisse aussitôt.

L'auteur des coups de feu tente de s'enfuir à grands pas vers la rue de Réaumur mais il est vu par Tissier, metteur en page de L'Humanité, qui le poursuit, l'assomme avec un coup de sa canne et l'immobilise au sol avec l'aide d'un policier. Conduit au poste, il s'exclame : « Ne me serrez pas si fort, je ne veux pas m'enfuir. Prenez plutôt le révolver qui est dans ma poche gauche. Il n'est pas chargé. »

Cet assassinat, qui a lieu trois jours avant le début de la Première Guerre mondiale, précipite le déclenchement des hostilités, notamment en permettant le ralliement de la gauche, y compris de certains socialistes qui hésitaient, à l’« Union sacrée ».
 

Le procès

En attente de son procès, Raoul Villain est incarcéré durant toute la Première Guerre mondiale. Dans une lettre adressée à son frère de la prison de la Santé le 10 août 1914, il affirme : « j'ai abattu le porte-drapeau, le grand traître de l'époque de la loi de trois ans, la grande gueule qui couvrait tous les appels de l'Alsace-Lorraine. Je l'ai puni, et c'était le symbole de l'ère nouvelle, et pour les Français et pour l'Étranger ». L'enquête est dirigée par le juge d'instruction Drioux.

Le procès s'ouvre le 24 mars 1919 devant la cour d'assises de la Seine dans un contexte patriotique, après cinquante-six mois de détention préventive. L'accusé a pour défenseurs Maître Henri Géraud, et Maitre Alexandre Bourson dit « Zévaes », ancien député socialiste. Le dernier jour des débats, Villain déclare « je demande pardon pour la victime et pour mon père. La douleur d'une veuve et d'une orpheline ne laisseront plus de bonheur dans ma vie ». Le jury populaire doit répondre à deux questions « 1e) Villain est-il coupable d'homicide volontaire sur Jaurès ? 2e) cet homicide a-t-il été commis avec préméditation? ». Après une courte délibération, par onze voix contre une, le 29 mars 1919, il se prononce par la négative. Raoul Villain est acquitté. Le président ordonne sa mise en liberté et l'honore d'être un bon patriote. La Cour prend un arrêt accordant un franc de dommages et intérêts à la partie civile, et condamne la partie civile aux dépens du procès envers l'État. Madame Jaurès est donc condamnée à payer les frais de justice.

En réaction à ce verdict, Anatole France adresse, de sa propriété de La Béchellerie, une brève lettre à la rédaction de L'Humanité parue le 4 avril : « Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Ce verdict vous met hors la loi, vous et tous ceux qui défendent votre cause. Travailleurs, veillez ! ». Dès sa publication, ce billet provoque une manifestation organisée par l'Union de Syndicats et la Fédération socialiste de la Seine le dimanche 6 avril suivant de l'avenue Victor-Hugo jusqu'à Passy, où habitait Jaurès.

La mort de Raoul Villain

En avril 1919, Raoul Villain doit quitter précipitamment Auxerre à la suite de manifestations hostiles organisées par les syndicats ouvriers. Il retourne à l'anonymat parisien et loge rue Jean-Lantier, no 7, sous le nom de René Alba. Il est arrêté le 19 juillet 1920 pour trafic de monnaie en argent dans un café de Montreuil, à l'angle de la rue Douy-Delcupe et de la rue de Vincennes et, pris de désespoir, tente de s'étrangler. Libéré le 23 juillet 1920, il n’est condamné, le 18 octobre 1920, par la 11e chambre correctionnelle qu’à cent francs d’amende en raison de son état mental. En septembre 1921, il se tire deux balles dans le ventre dans le cabinet de son père au palais de justice de Reims pour protester contre l'opposition de ce dernier à un projet de mariage.

Il s'expatrie à Dantzig, où il exerce le métier de croupier, puis à Memel, où il vit jusqu'en 1926. Il s'installe en 1932 dans l’île d’Ibiza, dans les Baléares, au large de l’Espagne. Recevant de l’argent grâce à un héritage, il s’installe dans un hôtel près de Santa Eulària, plus précisément cala Sant Vicenç, où les habitants le surnomment « el boig del port » (le fou du port). Avec l’aide de quelques amis, Laureano Barrau, impressionniste espagnol, et Paul-René Gauguin, petit-fils du peintre, il entreprend de bâtir une maison bizarre au bord de l’eau. La demeure, qui existe toujours, n’a jamais été terminée.

Peu après le début de la guerre d’Espagne, le 20 juillet 1936, la garnison militaire et les gardes civils de l'île se rallient aux franquistes. Les républicains de Barcelone envoient un détachement sous la direction du commandant Bayo reprendre les Baléares. Il débarque à Ibiza le 8 août. Les 9 et 10 septembre 1936, une colonne de près de cinq cents anarchistes, sous la bannière de « Cultura y Acción », arrive à Ibiza et fait cent quatorze morts. Les 12 et 13 septembre 1936, l'île est bombardée par l'aviation italienne et, dans le chaos, les anarchistes exécutent Raoul Villain.

Il est inhumé au cimetière de Sant Vicent de sa Cala à Ibiza et une messe d’enterrement est célébrée à la Basilique Saint-Remi de Reims. Au Cimetière du Nord de Reims, la tombe qui porte son nom (et qui rappelle son souvenir) est celle, refaite, de ses parents. Ses restes, malgré les demandes familiales, n’ont jamais été transférés à Reims.

Pourquoi Raoul Villain fut acquitté

L'assassin de Jaurès, âgé de 29 ans en 1914, présentait une personnalité fragile. Fils cadet du greffier en chef du tribunal civil de Reims, il souffrait d'une lourde hérédité : sa mère était internée dans un asile d'aliénés et sa grand-mère paternelle atteinte de délire mystique. Après des études secondaires inachevées et des années d'incertitude, il intégra en 1906 l'École nationale d'agriculture de Rennes, où il contracta une fièvre typhoïde qui lui laissa des séquelles nerveuses. Guéri, il fit son service militaire, acheva sa scolarité, mais renonça à rester ingénieur agricole. En 1904, séduit par le catholicisme social de Marc Sangnier, il adhéra au Sillon, où il trouva la chaleur affective qui lui avait manqué. Sa dérive semble dater de la condamnation de ce mouvement par Rome, en 1910. Obsédé par l'Alsace et la Lorraine, il adhéra, fin 1913 ou début 1914, à la Ligue des jeunes amis de l'Alsace-Lorraine, qui comptait dans ses rangs des nationalistes hostiles au régime mais aussi de fermes républicains.

Villain savait que Jaurès s'était opposé au service militaire de trois ans et qu'il avait brandi la menace de la grève contre la guerre. Il le vit dès lors comme « la grande gueule » à abattre. Après avoir assisté à des manifestations antimilitaristes à Paris le 29 juillet 1914, sa colère contre Jaurès s'amplifia. Il acheta un Smith et Wesson et, le 31, à 21 h 40, il accomplit l'irréparable au Café du Croissant où Jaurès dînait en compagnie d'une douzaine d'amis. Il fut aussitôt arrêté.

Initialement prévu en 1915, son procès n'eut lieu qu'en 1919. Viviani, le président du Conseil, qui craignait pour l'union sacrée, avait prié le procureur général de la Seine de signer une ordonnance de report . tous ses successeurs agirent de même. Au terme d'une « détention préventive » de près de cinq ans, durée inhabituelle qui scandalisa la Ligue des droits de l'homme et certains amis de Jaurès, comme la journaliste Séverine, Raoul Villain fut jugé du 24 au 29 mars 1919. Il fut défendu par maîtres Zévaès et Géraud, tandis que Paul-Boncour et Ducos de La Haille représentaient la partie civile. Le 29 mars, les jurés - qui délibéraient alors seuls - estimèrent que Villain n'était pas coupable . le président de la cour d'assises prononça donc l'acquittement. Les commentateurs dénoncèrent l'attitude des jurés dont ils soulignèrent l'âge (tous avaient plus de 50 ans) et la qualité de bourgeois. En fait, à côté d'un rentier et d'un vétérinaire, se trouvaient un employé et plusieurs artisans.

Outre son hérédité, divers facteurs peuvent expliquer le verdict. Les avocats de la partie civile ignorèrent Villain et concentrèrent leur plaidoirie sur la mémoire de Jaurès. Ils firent citer plus de 40 témoins (seuls 27 se présentèrent), ce qui allongea la durée du procès, sans doute au grand dam des jurés, retenus loin de leurs affaires. Pour démontrer que les idées de Jaurès sur la patrie et l'armée avaient été déformées, Me Paul-Boncour commit l'imprudence de lire de longs extraits de L'Action française et du pamphlétaire Urbain Gohier, au risque de donner une très mauvaise image de Jaurès. Les avocats de Villain, eux, furent particulièrement habiles. Enfin, les cas de criminels acquittés n'étaient pas rares à cette époque (Henriette Caillaux avait été acquittée en 1914, Germaine Berton le sera en 1923).

D'après la vulgate, Louise Jaurès aurait payé les frais du procès, mais aucun document officiel ne l'atteste. Le compte rendu du procès est silencieux sur ce point et les journaux contradictoires.

Le verdict fut suivi de grandes manifestations de protestation. Quant à Raoul Villain, il mena une vie aventureuse et mourut assassiné à Ibiza en 1936 par un républicain ou un anarchiste espagnol selon certains, par un Français combattant en Espagne selon d'autres.

 

Source : Ministère de la Défense - DMPA