Former les corps et les esprits : le sports au service des régimes totalitaires

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Des gymnastes soviétiques défilent sous les portraits de Lénine et de Staline lors de la Journée du sport à Moscou, août 1946. © AFP.

Dans les années 1930, le sport va occuper une place importante dans les régimes totalitaires et devenir un élément-clé de leur politique. Vecteur idéologique, baromètre de la vitalité d’un peuple, outil d’intégration, il est instrumentalisé à l’envi par ces régimes afin d’accomplir leurs desseins, avec toujours en point de mire le même objectif : être prêts pour la guerre.

Le sport dans la Grande Guerre

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Extrait Le Miroir, 6 août 1916, page 16, Le football du capitaine anglais Noville. © Bibliothèque nationale de France.

En 1914, la mobilisation n’épargne pas les athlètes et marque l’arrêt de toutes les compétitions. Pourtant, la pratique sportive ne disparaît pas avec la guerre : que ce soit loin du front ou à sa proximité immédiate, dans un cadre militaire ou civil, le sport sert autant à exalter la fibre patriotique qu’à oublier la guerre ou rappeler la mémoire des camarades disparus. L’historien Paul Dietschy nous éclaire sur cette période qui ouvre l'ère du sport moderne.

Jeu de cartes « France libre »

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Le Centre Sir John Monash

Parfois poignant, souvent émouvant – le Centre Sir John Monash raconte l’histoire de l’expérience australienne sur le front occidental durant la Première Guerre mondiale.

Pour en savoir plus :

Restauration du char "Cornouailles" à la Citadelle de Belfort

En 2024, la ville de Belfort a entrepris la réfection de l'esplanade Bauer située à l’entrée de la Citadelle qui arborait depuis de nombreuses années un char de la Seconde Guerre mondiale, communément appelé « Char Martin ». Ce projet permet d’intégrer la Seconde Guerre mondiale au lieu de mémoire qu’est la Citadelle.

La nécropole nationale de Strasbourg - Cronenbourg

Le musée Guerre et Paix

Inauguré en 2018, le Musée Guerre et Paix, porté par le Conseil Départemental des Ardennes à Novion-Porcien, plonge les visiteurs au cœur des grands conflits contemporains. À travers une collection impressionnante et une muséographie résolument moderne, le musée explore trois guerres majeures : la guerre franco-prussienne de 1870-1871, la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale.

Officiers aviateurs et sportsmen à la Belle Époque : quand la compétition sportive pour la maîtrise du ciel faisait rage

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Le capitaine Ferdinand Ferber sur son biplan n°9 à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), en 1908. © Roger-Viollet

Plus vite, plus loin, plus haut, les records des premiers aviateurs s’enchaînent au début du XXe siècle. Luc Robène, spécialiste de l’histoire du sport et de la conquête de l’air, nous invite à découvrir le destin de certains d’entre eux, concepteurs, aventuriers et militaires, esquissant ainsi les prémices de l’armée de l’Air.

Le gymnaste, soldat de demain : les sociétés de préparation militaire de la Belle Époque

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Pyramide humaine à un festival de gymnastique française dans la région de la Seine, 1899. ©Archives Charmet / Bridgeman Images

Dès la fin du XIXe siècle, de nombreuses associations promeuvent le développement de l’éducation physique en la liant à l’instruction militaire. Historien du sport, Lionel Pabion révèle l’ampleur de ce mouvement associatif, revient sur son objectif patriotique mais aussi civique et socialisateur.

Les leçons de la défaite de 1870 : le développement de la pratique sportive dans les armées françaises

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Infanterie - Exercices dans la cour de la caserne, l'équilibre sur la poutre, vers 1910. © ECPAD / collection Séeberger frères.

En 1871, au lendemain du traité de Francfort, le terrible bilan de la guerre franco-prussienne interroge non seulement l’organisation de l’outil militaire, la préparation physique du fantassin, mais, plus largement, l’état physique de la population française. Quelles grandes leçons tirer de l’expérience désastreuse de la guerre de 1870-71 ?

Cultiver le lien Armée-Nation

Cultiver le lien Armée-Nation

Coup d’envoi du cross féminin des Journées sport armées jeunesse de 2022. ©Djamal-Edine Issouf / Marine nationale / Défense.

Pratique sociale fortement ancrée dans nos sociétés, le sport constitue un puissant outil de mobilisation. Les Journées sport armées-jeunesse (JSAJ), organisées par les ministères des Armées et des Sports, permettent ainsi à la jeunesse de découvrir les forces armées et, sur la base de valeurs partagées, de développer l’esprit de défense. L’entretien de la mémoire des sportifs tombés au champ d’honneur, les actions menées par le Bleuet de France, participent de la même logique et permettent de cultiver, par la pratique sportive, le lien armée/nation. C’est également le cas de la Fédération des clubs de la défense (FCD), liée au ministère des Armées et à la communauté militaire, qui propose de nombreuses activités sportives au profit du plus grand nombre.

Soldats sportifs

Soldats sportifs

Les Français Hugo Boucheron et Matthieu Androdias lors de la sixième journée des Jeux olympiques d'aviron. Tokyo, 28 juillet 2021. © Baptiste Fernandez / Icon Sport.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la pratique sportive reste bien sûr indispensable à la formation militaire. Au-delà, l’armée s’attache à promouvoir un modèle d’intégration permettant aux athlètes nationaux de bénéficier de très bonnes conditions de préparation et, aujourd’hui, les militaires sportifs qui constituent « l’armée des champions » défendent les couleurs de la France dans toutes les grandes manifestations sportives internationales. S’il participe à l’indispensable maintien des soldats en bonne condition opérationnelle, le sport intervient enfin, en cas de blessure physique ou psychique, dans un parcours de réadaptation et de réinsertion engagé par les cellules d’aide aux blessés et dont le Cercle sportif de l’Institution nationale des Invalides est une des chevilles ouvrières.

Le sport instrumentalisé

Le sport instrumentalisé

Le maréchal Pétain remettant le trophée au stade de Vichy lors de la fête des athlètes français, 1942. ©INP / AFP.

Le sport occupe, dans la première moitié du XXème siècle, une place croissante dans les sociétés occidentales et plus particulièrement dans les régimes totalitaires, qui le considèrent comme indispensable à l’éducation de l’homme nouveau qu’ils entendent façonner. La pratique sportive est alors instrumentalisée à des fins politiques et étroitement liée à la préparation de la guerre, voire à la régénération morale, but que poursuit par exemple le régime de Vichy au lendemain de la défaite de 1940. Durant la guerre froide qui oppose les blocs de l’Est et de l’Ouest, la pratique sportive de haut niveau reste chargée de forts enjeux et prend une dimension stratégique. Elle est à la fois instrument de propagande, outil diplomatique et terrain d’affrontement entre modèles politiques concurrents dans les relations internationales.

Le sport et les armées à la Belle Époque

Le sport et les armées à la Belle Époque

L’Inspection générale des exercices physiques au Prytanée militaire (1888). Charles Crès. Salon de 1889. ©Claude Aubert

En 1871, l’issue tragique de la guerre franco-prussienne ouvre une période d’intense réflexion sur les causes de la défaite. Le système politique et militaire impérial a certes failli mais, au-delà, c’est l’état de préparation physique du soldat qui est interrogé : pour nombre de contemporains, le retour de la France dans le concert des puissances implique une meilleure éducation des corps. La promotion scolaire de la gymnastique et la multiplication des clubs sportifs accompagnent dès lors étroitement, dans un pays durablement marqué par « l’année terrible », le développement des sociétés de préparation militaire. La pratique sportive, tout autant que le spectacle du sport, suscitent à la fin du XIXe siècle un engouement croissant auquel n’échappent pas les armées et qui se maintient pendant la Première Guerre mondiale.

L’Île de Sein : collectivité française la plus décorée de la Seconde Guerre mondiale

« Devant l'invasion ennemie, s'est refusée à abandonner le champ de bataille qui était le sien : la mer. A envoyé tous ses enfants au combat sous le pavillon de la France libre devenant ainsi l'exemple et le symbole de la Bretagne tout entière. »

Décret du 1er janvier 1946 attribuant la croix de la Libération à l’Île de Sein

Située au large de la Pointe du Raz, en Bretagne, la petite île de Sein comprend environ 1 400 habitants au début de la Seconde Guerre mondiale.

Le front d'Orient : 1915 - 1919

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Si le front occidental fut le front principal de la Première Guerre mondiale, où les soldats immobilisés dans la boue des tranchées se sont affrontés durant quatre longues années, il y eut en d'autres lieux de durs combats.

Le front des Balkans (Yougoslavie - Albanie - Bulgarie - Empire ottoman) fait partie de ces théâtres d'opérations périphériques dont l'importance, souvent minimisée, n'en a pas moins été réelle.

Marcelle HENRY

(1895-1945)

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©SHD

Membre du BCRA, Compagnon de la Libération

 

Marcelle Marguerite Henry, née le 7 septembre 1895 à Angers (49-Maine-et-Loire), décédée le 24 avril 1945 à Paris (9e arrondissement). Grade : sous-lieutenant. Après des études à Limoges (87-Haute-Vienne), et à Paris, Marcelle Henry devient enseignante, puis fonctionnaire au ministère du Travail. Peu après l’armistice, elle s’oppose à la collaboration. Au ministère du Travail, elle utilise ses responsabilités pour dissimuler les actes de résistance de ses subordonnés. En septembre 1943, elle devient agent de liaison du BCRA et participe au circuit d’évasion « VIC » qui prend en charge les officiers français et alliés en collaboration avec l’Intelligence Service. À partir de novembre 1943, elle organise l’hébergement des évadés passant à Paris. Arrêtée par la SIPO-SD en juillet 1944 et torturée, condamnée à mort, elle est finalement déportée avec le dernier convoi quittant Paris pour le camp de Ravensbrück. Libérée le 14 avril 1945, elle décède quelques jours après des suites des privations et des mauvais traitements.

 


 

• Morte pour la France

• Chevalier de la Légion d’honneur

• Compagnon de la Libération

• Croix de guerre 1939-1945

• Plusieurs voies et bâtiments publics portent son nom. Le 12 octobre 2022, une plaque commémorative est dévoilée à Limoges, à la cité scolaire Léonard-Limosin, où elle fut élève.


 

Sources : SHD : GR 16 P 290404
Musée de l’Ordre de la Libération
Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, 2010

Simone MICHEL-LEVY

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©SHD

Résistante exécutée, compagnon de la Libération

 

Simone, Joséphine, Françoise Michel-Lévy, née le 17 janvier 1914 à Chaussun (39-Jura), décédée le 13 avril 1945 à Flossenbürg (Allemagne). Grade : commandant. 

 

Rédactrice pour les PTT, Simone Michel-Lévy entre dans la Résistance en décembre 1940. Elle participe à la création en 1941 du réseau « Action-PTT » où elle met en place un système de boîtes aux lettres pour les communications secrètes. Le 1er janvier 1943, elle rejoint le réseau « Confrérie Notre-Dame » (CND), puis l’Organisation Civile et Militaire (OCM). Elle est arrêtée par la police allemande le 5 novembre 1943 à Paris. Torturée, elle est déportée le 15 janvier 1944 à Ravensbrück puis au camp de Holleichen en Tchécoslovaquie où elle travaille dans une usine d’armement, tout en sabotant la production de son atelier ce qui lui vaut d’être condamnée à mort. Elle est transférée à Flossenbürg où elle est pendue dix jours avant la libération du camp.


• Morte pour la France

• Chevalier de la Légion d’honneur

• Compagnon de la Libération

• Croix de guerre 1939-1945

• Médaille de la Résistance française

• De nombreuses rues et bâtiments publics portent son nom.

 


 
Sources : SHD : GR 16 P 417594.
Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, 2010.
Jacques Péquériau, Simone-Michel Lévy, Besançon, éd. Cètre, 2007.

Eugénie MÉLIKA DJENDI

(1923-1945)

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Volontaire du Corps féminin des transmissions, déportée, exécutée

 

Eugénie Mélika Manon Djendi, née le 8 avril 1923 à Bône (aujourd’hui Bejaïa – Algérie), fusillée le 18 janvier 1945 à Ravensbrück (Allemagne). Grade : sous-lieutenant. Eugénie Djendi s’engage le 11 janvier 1943, dans le Corps féminin des transmissions (CFT) créé par le général Lucien Merlin et participe à la campagne de Tunisie. Avec ses camarades, Marie-Louise Cloarec, Pierrette Louin et Suzanne Mertzizen, elle est sollicitée à l’automne 1943 pour rejoindre les services de contre-espionnage du colonel Paillole à Alger (SSMF-TR). Après un stage d’opératrice radio et de parachutiste, elle rejoint l’Angleterre le 20 mars 1943 et se porte volontaire pour accomplir une mission au profit du BCRA. Parachutée en France occupée début avril, elle est arrêtée le 27 avril. Interrogée par police allemande, elle refuse de divulguer ses informations et est déportée au camp de Ravensbrück où elle retrouve ses trois camarades du CFT. Elles sont exécutées ensemble le 18 janvier 1945.


• Morte pour la France

• Chevalier de la Légion d’honneur

• Croix de guerre 1939-1945

• Médaille de la Résistance française

• Les noms d’Eugénie Djendi et de ses trois autres camarades exécutées le même jour figurent sur plusieurs monuments, à Suresnes, Ravensbrück, Tempsford

(Bedfordshire, Royaume-Uni) et Ramatuelle (Var) et sur le monument aux morts communal du village d’Ucciani (Corse-du-Sud)

• Le jardin où est situé le Monument aux morts pour la France en opérations extérieures, à Paris, porte son nom. 

 


 

Sources : SHD : GR 16 P 187055 ; AC 21 P 153848 ; AC 21 P 481 079.
Dominique Camusso, Marie-Antoinette Arrio, La vie brisée d’Eugénie Djendi de l’Algérie à Ravensbrück,
la légende et la mémoire, Paris, l’Harmattan, 2020. 

Pierrette LOUIN

(1920-1945)

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Volontaire du Corps féminin des transmissions (CFT), déportée, exécutée

 

Pierrette Denise Louin, née le 1er octobre 1920 à Oran (Algérie), exécutée le 18 janvier 1945 à Ravensbrück (Allemagne). Pierrette Louin s’engage en 1943 dans le Corps féminin des transmissions (CFT) créé par le général Lucien Merlin et participe à la campagne de Tunisie. Avec ses camarades, Marie-Louise Cloarec, Eugénie Djendi et Suzanne Mertzizen, elle est sollicitée à l’automne 1943 pour rejoindre les services de contre-espionnage du colonel Paillole à Alger (SSMF-TR). Après un stage d’opératrice radio et de parachutiste, elle se rend en Angleterre le 20 mars 1943 et se porte volontaire pour accomplir une mission au profit du BCRA. Parachutée en France occupée début avril, elle est arrêtée le 27 avril. Interrogée par police allemande, elle refuse de divulguer ses informations et est déportée au camp de Ravensbrück où elle retrouve ses trois camarades du CFT. Elles sont exécutées ensemble le 18 janvier 1945.


• Morte pour la France

• Chevalier de la Légion d’honneur

• Croix de guerre 1939-1945

• Médaille de la Résistance française

• Une rue porte son nom à Toulouse

• Les noms de Pierrette Louin et de ses trois autres camarades exécutées le même jour figurent sur plusieurs monuments, à Suresnes, Ravensbrück, Tempsford (Bedfordshire, Royaume-Uni) et Ramatuelle (Var) et sur le monument aux morts communal du village d’Ucciani (Corse-du-Sud)


 

Sources : SHD : GR 16 P 378007 ; GR 28 P 4 23 259 ; AC 21 P 437 089

Bernard O’Connor, Agents Françaises : French Women infiltrated into France during the Second

World War, 2017, s.l., p. 424.