Une histoire de la réconciliation franco-allemande

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Signature du traité d’Aix-la-Chapelle par le président Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, 22 janvier 2019. © Présidence de la République

Des prémices de la guerre de 1870 à nos jours, les relations franco-allemandes ont connu soubresauts et rebonds, les deux guerres mondiales symbolisant l’ultime fracture. La fin du XXe siècle marque le temps de l’apaisement et ouvre la voie à un véritable processus de réconciliation. Ainsi, si la relation bilatérale entre l’Allemagne et la France résulte d’années de progressive et intense coopération, elle demeure également indissociable de la construction européenne.

Les pratiques

Les pratiques

Links: Besucher des Holocaust-Mahnmals in Berlin, 25. Mai 2020. © John Macdougall/AFP. Rechts: Besucher des Holocaust-Mahnmals in Paris. © Rechte vorbehalten

L’étude des différentes formes de mémoire est intrinsèquement liée à celle des pratiques commémoratives. À ce titre, les modes opératoires restent identiques en France et en Allemagne. Ici et là, on honore et commémore par la création de jours dédiés ou l’élévation de monuments, on rend hommage au travers d’actions menées par les associations patriotiques ou de pèlerinages sur les champs de bataille, on valorise en aménageant des cimetières militaires, on éduque par l’ouverture de musées ou de centres d’interprétation dédiés à chaque conflit. En effet, si l’acte commémoratif réside toujours dans l’organisation de cérémonies officielles, très ritualisées, construites autour de la présence d’autorités civiles et militaires, selon un protocole strict, les pratiques se renouvellent. En filigrane, s’inscrit souvent le souhait d’instruire le grand public et d’éveiller la jeune génération en portant à leur connaissance une histoire, pour transmettre les valeurs qui permettent d’éclairer le présent et de construire l’avenir.

Mémorial de Chartres

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Couverture de l’ouvrage Mémorial de Chartres : le drame de 1940 en noirs et blancs. © Éditions L’Harmattan

Membre du comité scientifique de la revue Allemagne d’Aujourd’hui, Gérard Valin présente ici une pièce de théâtre dont il est l’auteur. Ce drame en 10 tableaux fait intervenir cinq hommes et une femme qui mettent en scène un récit inspiré d’archives militaires, de discours officiels et de rapports d’unités combattantes. Les faits évoquent pourtant un drame peu connu du second conflit mondial.

 

Des lieux pour transmettre et comprendre

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Des jeunes visitent le camp de Neuengamme. 11 février 2012. © DR

De la prison de Montluc en France au camp de Neuengamme en Allemagne se dessine une histoire franco-allemande dont le souvenir engage aujourd’hui les équipes des sites à oeuvrer conjointement à une meilleure compréhension et transmission d’une mémoire profondément européenne.

Les disparus de la guerre d’Algérie

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Les appelés de la guerre d’Algérie

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Enseigner et transmettre la Grande Guerre

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Une élève française de Gap travaille sur une caricature conservée au musée d’Osnabrück. © Collège Centre, Gap

Rainer Bendick a réalisé une thèse sur la représentation de la Première Guerre mondiale dans les manuels français et allemands. Depuis 2018, il est conseiller pédagogique auprès du Service pour l’Entretien des Sépultures Militaires Allemandes (SESMA) dans la région de Brunswick. Ancien conseiller pédagogique de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale, Alexandre Lafon est aujourd’hui enseignant en lycée et chercheur associé à l’Université Toulouse Jean Jaurès.

 

Le tourisme de mémoire allemand en Normandie

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Cimetière militaire allemand de La Cambe (Calvados), 10 juin 2013. © David Major

Quatrième clientèle étrangère en Normandie, les Allemands viennent avant tout y apprécier la mer, les paysages, le patrimoine et la gastronomie. Si l’histoire, et notamment celle de la Seconde Guerre mondiale, reste également l’une de leurs motivations, on estime à seulement 300 000 le nombre de visiteurs de cette nationalité dans les sites et lieux de mémoire du territoire. Les y amener demeure un enjeu pour la Région.

 

Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération

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Décédé le mardi 12 octobre 2021, le dernier des 1038 Compagnons de la Libération a été inhumé le jeudi 11 novembre dans la crypte du mémorial de la France combattante, au Mont Valérien. Il a rejoint ainsi les 16 Morts pour la France représentatifs de la diversité des engagements français durant la Seconde Guerre mondiale. 

Cérémonies en hommage au dernier Compagnon de la Libération les mercredi 10 et jeudi 11 novembre.

Communiqué de presse du musée de l'Ordre de la Libération

 


Un hommage national a été rendu à Hubert Germain dans la Cour de l'Hôtel national des Invalides le vendredi 15 octobre.
Retrouvez ici la retransmission de la cérémonie officielle


CNRD 60 ans

La mise en tourisme des lieux de mémoire

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Plage d’Arromanches (Normandie) à l’occasion du 70e anniversaire du débarquement, juin 2014. © Calvados Attractivité

La visite des lieux de mémoire en France connaît un essor sans précédent portée par de nombreux aménagements réalisés à l’occasion des commémorations récentes des deux guerres mondiales. Une mise en tourisme qui diffère sensiblement en Allemagne où la gestion des traces du passé récent pose d’innombrables questions.

Commémorer autrement en France

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Captation et retransmission en direct sur les réseaux sociaux de la cérémonie du 70e anniversaire de la participation du bataillon français de l’ONU à la guerre de Corée, Paris, 18 mai 2021. © Maurice Bleicher

Depuis près de cent ans, la politique commémorative de la France s’organise autour de journées nationales, essentiellement fixées par la loi, et de cérémonies marquant l’anniversaire d’événements historiques dans le cadre de thématiques annuelles. Aujourd’hui, à l’aune de la disparition des acteurs et témoins des conflits du XXe, les commémorations prennent d’autres formes, plus actuelles, pour répondre à l’enjeu de transmission.

Mémoire militaire en République Fédérale d’Allemagne

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Cérémonie de prestation de serment de jeunes recrues devant le château Bellevue à Berlin, résidence du président de la République fédérale, avec les distances "covid". © Ministère de la défense de la République fédérale d’Allemagne

Rappelant parfois le pays à ses heures les plus sombres, la mémoire militaire de la République fédérale d’Allemagne s’incarne aujourd’hui au travers de deux dates symboliques. Héritière directe de cette histoire, la Bundeswehr, qui désigne désormais les forces armées du pays, a su composer avec les origines de cette culture mémorielle et admettre ses spécificités.

Les commémorations nationales en Allemagne

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Cérémonie devant le monument aux morts de la Bundeswehr situé dans l’enceinte du ministère de la défense à Berlin. © Ministère de la défense de la République fédérale d’Allemagne

Si la France rythme son calendrier autour de onze journées nationales commémorant les conflits contemporains, l’Outre-Rhin n’en compte que cinq en sus de la fête nationale. La programmation mémorielle allemande admet également, au gré des anniversaires et grands cycles, plusieurs temps commémoratifs qui se renouvellent annuellement. Celle-ci se déploie par ailleurs à diverses échelles, selon un protocole et des règles d’usage bien déterminés.

La politique en faveur des vétérans allemands après 1955

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Remise des premiers insignes de vétérans par la ministre allemande de la défense, Ursula von der Leyen, sur la base aérienne de Fassberg, 15 juin 2019. © Reservistenverband/Sören Peters

Si la politique de réparation et de reconnaissance à l’égard des anciens combattants s’est brusquement interrompue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne, elle se déploie à nouveau, ces dernières années, en direction des soldats engagés en opérations extérieures.

Les vétérans de la Wehrmacht dans l’Allemagne de l’après-guerre

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Procès des criminels de guerre à Nuremberg, par le tribunal militaire allié (du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946). © akg-images

En Allemagne, compte tenu des crimes commis par la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale, se pose au lendemain de 1945 la question de la place des officiers généraux dans les forces armées et la société allemandes, alors que le pays se trouve scindé en deux par la guerre froide.

La politique à l’égard des anciens combattants depuis la Grande Guerre en France

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Carte du combattant. © Collection Maurice Bleicher

En France, la catastrophe de la Première Guerre mondiale fonde la politique sociale à l’égard de ceux qui ont combattu, telle qu’on la connaît encore aujourd’hui. Elle repose sur des principes liés que sont la réparation, la reconnaissance et la solidarité, et se conduit en étroit partenariat avec le monde associatif.

Valoriser le patrimoine funéraire de mémoire en France

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Nécropole nationale de Souain - Perthes-lès-Hurlus – L’Opéra. © Guillaume Pichard

En France, outre l’entretien des sépultures de guerre, le ministère des armées développe depuis quelques années une politique ambitieuse de valorisation des 275 nécropoles, des quelque 2 200 carrés militaires disséminés sur le territoire national et du millier de lieux de sépultures militaires françaises répartis dans près de 80 pays, lieux emblématiques d’hommage et de transmission de la mémoire.

Entretenir les sépultures

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Chantier de jeunes Français et Allemands sur le champ de bataille du Hartmannswillerkopf. © VDK

En France, les paysages portent l’empreinte de l’histoire des deux guerres mondiales qui se sont jouées sur son sol. En particulier, les cimetières militaires sont des appels au souvenir, à l’hommage et à la réflexion. La France compte, outre les sépultures françaises entretenues par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG), de nombreux cimetières allemands dont la gestion est confiée au Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (VDK).

 

Les mémoires

Les mémoires

Links: Einmarsch der alliierten Truppen in Paris, 25. August 1944. © akg-images Rechts: Rückkehr von Zivilisten in das zerstörte Berlin, 1945. © akg-images

Si l’Allemagne et la France se sont affrontées à trois reprises en 75 ans, les mémoires héritées de ces conflits ne sauraient être parfaitement identiques. En effet, le récit des vainqueurs ne peut être comparable à celui des vaincus. Si la guerre de 1870 est vécue comme un véritable traumatisme du côté français, les Allemands la considèrent sous l’angle de la victoire écrasante. Pour chaque conflit qui la suivra, le mot d’ordre sera souvent de se souvenir des succès, des sacrifices, de rappeler les combats importants dans lesquels les armées se sont battues de manière héroïque ou de rendre hommage aux trop nombreuses victimes. Quelquefois, la voie choisie sera aussi un temps celle de la repentance. Cette dissonance des récits trouve également son explication dans le fait que certains d’entre eux se sont vu "privilégiés", soit par un État stratège ou un simple engouement populaire. Elle résulte enfin d’un phénomène d’écriture de certaines mémoires au présent. Cette deuxième partie se propose de mettre en avant l’évolution et les spécificités des mémoires des conflits contemporains en France et outre-Rhin, tout en dessinant les enjeux commémoratifs de demain.